Témoignage paru en janvier 2000, dans En Equipe numéro 75
R pour Rallye, R pour Rencontre de l'Autre
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Il était une fois, il y a très très longtemps (au 1980e), un petit Flambeau vivace et indomptable nommé Ouistiti. On était dans le Jura en week-end de ski, et un soir on montrait des dias de notre camp de l'été d'avant. L'ambiance calme et joviale qui régnait ce soir là dura jusqu'au premier dia du jeu de nuit. Puis, tout se gâta... Tout à coup, dans la salle bondée et sombre, on entend une voix stridente: "Vive l'Espagne !!!" et tout de suite après: "A bas 'les Autres'!!!" (Note: "les Autres" dans le dit jeu de nuit, c'était la France, mais dans un article d'amitié super-jurassique comme celui ci, on voudra éviter la phrase "A bas la France", oupssss... euh... ). C'était, vous l'avez deviné, Ouistiti. Qui aurait imaginé l'amplitude de la yiyanie ... (oh, ce clavier américain!...) la zizanie que deux petits slogans d'un jeu de nuit vieux de six mois pouvaient causer à une centaine de Flambeaux Claires Flammes réunis tous âges confondus? Même pour des Suisses tard le soir et en pyjamas, la réaction fut instantanée. Les détails se perdent dans ma mémoire. Mais l'évènement m'est resté. Il faut dire que malgré la méga-cohue causée par ce cher petit bout de Ouistiti, c'était bien sûr une grande rigolade, et ça montrait que le jeu de nuit avait été vachement bien vécu. |
En fait, pour une fois, ça changeait des quatre slogans canoniques de nos camps en Suisse avant qu'on ait plus que deux troupes: "A bas Lausanne !", "A bas Vevey !" (très fréquents), et "Vive Lausanne !", "Vive Vevey !" (de temps en temps). Chaque année à Vevey, c'était la même histoire: "Oh nooooon ! Pourquoi on doit toujours faire nos camps avec ces ... Lausannois, ça gâche tout !". Je me rappelle avoir cette mentalité aussi.
Avec le recul je vois que mes années aux Flambeaux, de Petit Flambeaux à chef, ont eu une grande influence dans ma vie et sur mon caractère. En un mot, je dirais que Dieu a utilisé les Flambeaux pour me "sortir de ma coquille".
1. Étant assez timide (à l'origine), les Flambeaux m'ont sorti de ma coquille, en m'apprenant à prendre des responsabilités dans un groupe, à oser organiser, diriger, motiver, encourager d'autres, tout en restant serviteur.
2. Les Flambeaux m'ont aussi sorti de ma coquille face à Dieu. Dans une ambiance sympa j'ai appris à oser vivre ma foi et la partager à d'autres (de nouveau un coup à ma timidité).
3. Et les Flambeaux m'ont alors vraiment sorti de ma coquille face à l'autre. Le Lausannois, puis le Neuchâtelois, le Fribourgeois, et oui... même le Français :-).
Et c'est là que le souvenir du Rallye de 1995 (rallye suisse), surtout le 9 septembre à Vevey me revient comme marquant. Là, nous étions plusieurs centaines, venus de tous les coins de la Suisse Romande (=Francophone), de nos 11 groupes, et puis même un groupe venu de notre grand pays voisin, la France. Les "Tout-le-monde-il-est-des-nuls-et-il-parle-français-bizzare-sauf-nous" étaient bien loin, en tout cas de mon cur. Même en un jour, on a formé des liens d'amitié autour de saucisses de veau et de chocolats suisses. Des souvenirs que je n'oublierai jamais. Mais aussi des expériences qui m'ont formé.
Maintenant, cinq ans plus tard, je me trouve au fin fond de la Chine. Pour partager l'Amour de Dieu, j'enseigne dans une école secondaire. Et bien, l'autre jour j'ai proposé au directeur de l'école, membre du PC, pourquoi pas avoir une fête de "Noël - An 2000" avec les 1000 élèves, le 31 décembre (du jamais fait ici)? Hier, après discussion avec les autres autorités locales, il me téléphone: "C'est OK, mais c'est toi qui devra organiser, tu sembles avoir de l'expérience dans le domaine". Yes! Dans mon cur ça a fait: "Expérience? tilt Flambeaux tilt Camps tilt Rallyes tilt Merci Seigneur !"
Bonne année, et bon Rallye 2000 !
Joël de Benoit (Flambeau puis chef Flambeau suisse)
écrit à Zhaojue, Province du Sichuan, Chine, le 8 décembre 1999
mise à jour: 23/12/99 |