Témoignage paru en octobre 1999, dans En Equipe numéro 74
Témoignage
Automne 1989 (non ce n'est pas une coquille) : Le groupe Flambeaux a besoin de nouveaux chefs ; j'arrive dans l'église et suis disponible. Le travail parmi les enfants fait bien partie de mes préoccupations, mais je n'ai aucune
idée de ce que signifie être chef dans le mouvement des Flambeaux et Claires Flammes. Je décide malgré tout de m'y engager en pensant que j'apprendrai bien sur le terrain. Ce n'est pas aussi simple que j'ai pu le croire.Au cours de l'année, je découvre qu'il y aura un Rallye National pendant l'été (Cap sur la Tour). Ça me concerne ? Je ne me pose pas vraiment la question, je n'y vais pas. Je me suis seulement engagé à m'occuper des enfants de l'église pendant l'année scolaire, et en plus je n'ai pas beaucoup de congés puisque j'ai changé de travail depuis moins d'un an.
Les années suivantes, j'essaie de me rapprocher de ce que je pense avoir compris de la pédagogie des Flambeaux. Au début de ma cinquième année de chef, je réalise la nécessité de compléter le programme de l'année par un camp. Ceci se concrétise par un mini-camp intergroupes à Pâques, qui me persuade de passer à l'étape suivante : un vrai camp d'été. Quelle montagne !
Heureusement, Dieu permet quelques circonstances favorables. Mon désir rencontre celui de plusieurs autres en Ile de France, et l'année 1994-1995 doit déboucher sur le Rallye National de Cunlhat. Cette fois-ci, je serai de
la partie. Quelle année: mettre sur pied un camp intergroupes, préparer le Rallye, tout en menant une vie professionnelle envahissante.Juillet est là, le pré-camp finit d'user les quelques forces qu'il me reste encore. Mais lorsque les enfants arrivent, le projet préparé depuis un an devient réalité, la fatigue s'oublie et je découvre avec enthousiasme le vécu extraordinaire d'un camp Flambeaux : installation de camp, constructions, cuisine sur table à feu, voilà des activités Flambeaux qu'il est difficile de faire dans l'arrière-salle obscure de l'église, quelle révélation ! Mais c'est déjà l'heure de plier les tentes.
Après une heure de bus, nous voici à la porte d'entrée du Rallye. Là, c'est tout de suite grandiose : des constructions immenses faites avec des troncs d'arbres et non seulement avec des morceaux de bois, un PH comme je n'en ai jamais vu (même dans mes cours de math), un terrain aussi grand que plusieurs stades rempli de tentes et d'enfants qui courent. Que de souvenirs inoubliables et indescriptibles : un chapiteau de 700 enfants et chefs qui chantent "Flambeau, flambe beau" (à force de l'ânonner avec les enfants de mon groupe, j'avais oublié que c'était un beau chant), plus de 100 jeunes qui se lèvent lors de la soirée d'évangélisation, des dizaines de mètres de tables remplies de victuailles pour la fête, des centaines de ballons dans le ciel bleu d'Auvergne pendant la clôture.
Un seul regret : ne pas avoir compris l'intérêt et l'importance de tout cela 5 ans plus tôt, et participé à Cap sur la Tour ! Mes premières années de chefs auraient été tellement plus riches.
Toi qui t'es reconnu dans les premières lignes de mon témoignage, j'espère que dans 5 ans tu n'auras pas à avoir le même regret que moi, car tu seras au Champ du Creux. Rendez-vous là-bas où je serai heureux de faire ta connaissance.
Christian Travier (Animateur régional Ile de France)
mise à jour: 11/12/99 |